Quel entraîneur pour mener l’OL vers les sommets européens ?

Quel entraîneur pour mener l’OL vers les sommets européens ?

Prévue depuis plusieurs semaines, la fin du mandat d’Alain Perrin à la tête de l’Olympique Lyonnais a été d’une certaine manière rendue effective hier par un communiqué sur le site officiel du septuple champion de France.

Malgré les bons résultats obtenus par l’ex-entraîneur de Sochaux qui a remporté le championnat (en terminant à peu près avec le nombre de points que ses prédécesseurs, voire mieux), et gagné la Coupe de France, offrant ainsi au club le premier doublé de son histoire, le conseil d’administration de l’OL justifie son désaveu par ces termes « Un certain nombre de dysfonctionnements au niveau du management technique qui ont pesé tout au long de la saison sur le quotidien du groupe professionnel ».

Cette déclaration met donc en évidence la trajectoire que souhaite adopter Jean-Michel Aulas, à savoir éviter des conflits entre l’entraîneur et un staff technique qu’il n’aurait pas choisi. Tel était le principe en vigueur ces dernières années. Le président accepte de faire sa révolution, en concédant l’arrivée d’un coach qui débarquerait avec son staff, et qui aurait pour objectif prioritaire de faire progresser le club en Ligue des Champions. Soit au moins une place dans le dernier carré de la plus prestigieuse compétition continentale de clubs. Au vu des entraîneurs sondés, approchés, ou envisagés, quel est celui dont la trajectoire de carrière épouserait davantage ce challenge ?

Claude Puel

Déjà annoncé du côté de Tola Vologe ces dernières années, l’ancien entraîneur de l’AS Monaco va-t-il cette fois-ci céder aux sirènes lyonnaises après six saisons passées à Lille ? L’opération s’annonce plus que compliquée, car Puel est encore sous contrat et le LOSC n’a nullement l’intention de se séparer d’un entraîneur qui a emmené la formation nordiste en huitième de finale de Ligue des Champions. C’est ainsi que le confirme Michel Seydoux, le président du club nordiste à 20 minutes « Il n’y a pas eu de réunion stratégique, pas de cellule de crise. Ma position reste la même. »

Toujours est-il qu’en pensant à lui, l’OL estime que le technicien a l’envergure pour remplir la mission. Avec Monaco, il a montré par le passé qu’il pouvait diriger avec brio une équipe composée de stars (Gallardo, Giuly, Trezeguet) et obtenir des résultats (Champion de France en 2000). À la tête du LOSC, il a réussi l’exploit de conduire une équipe jeune jusqu’en 8e de finale de la C1 en obtenant des performances remarquables comme le retentissant succès à San Siro contre le Milan AC. Il a l’envergure pour faire franchir un palier à l’équipe, s’il avait les coudées libres.

Vanderlei Luxemburgo

L’ancien patron de la Selecao (1998-2000), Vanderlei Luxemburgo, aujourd’hui à Palmeiras, fait également partie de la short list des Gones. Vainqueur de la Copa America en 1999 avec le Brésil, son expérience dans un grand club européen à savoir le Real Madrid en 2005, s’est traduite par un échec, avec comme point d’orgue le cinglant 3-0 infligé à Gerland par l’OL à ses Merengues d’alors, ainsi que le match nul 1 partout au retour deux mois après à Bernabeu.

Malgré la reconnaissance internationale dont il jouit, son profil ne colle pas tout à fait avec cette mission. Pourtant, Bernard Lacombe a déjeuné avec lui en fin de semaine dernière, ce n’est certainement pas pour rien...

Luiz Felipe Scolari

Actuel sélectionneur du Portugal, son nom est également évoqué du côté de Chelsea et de Manchester City.

Champion du monde en 2002 avec le Brésil, finaliste de l’Euro 2004 avec le Portugal, Scolari sera libre de tout contrat à l’issue de l’Euro 2008, situation qui n’aurait pas échappé au président lyonnais. Vu son parcours en sélection, il est l’un des meilleurs techniciens au monde, sauf qu’il n’a jamais dirigé un grand club européen et n’a donc pas d’expérience en Ligue des Champions. Parviendrait-il à assurer la gestion d’un groupe à raison de cinquante semaines par an ? Son charisme, son expérience, sa science du jeu, et la connaissance du football européen, compenseraient quelque peu cette faille.

Laurent Blanc

Pour sa première saison en tant qu’entraîneur, Laurent Blanc a fait fort à la tête des Girondins de Bordeaux en terminant à la deuxième place du classement de la Ligue 1 à 4 points seulement de l’OL, mais aussi en remportant le titre de meilleur technicien de l’élite. Il y a quelques jours il a déclaré que « Lyon ne se refuse pas », une déclaration qui a alerté Jean-Michel Aulas.

En tant que joueur, il a pratiquement tout connu, à défaut d’avoir tout gagné. L’Inter Milan, Barcelone, Manchester United, autant de grosses écuries qu’il a fréquentées et avec lesquelles il a pris part à la C1. Le parfum de la compétition, son adrénaline, ses us et coutumes, lui sont familiers en tant que joueur. La pression d’une telle compétition, on l’évacue plus facilement quand on est acteur, à l’extérieur du terrain quand serait-il ? Il devrait être prêt pour la mission l’année prochaine, après son baptême de feu avec les Girondins.

Didier Deschamps

« Qui ne serait pas intéressé ? J’ai eu quelques contacts lorsque j’ai démissionné de la Juventus, mais ça ne s’est pas fait en raison d’un problème de timing. Moi, je ne suis pas entraîneur pour entraîner, mais pour gagner. Il y a donc forcément plus de chances de jouer la gagne avec Lyon » a déclaré l’ex-entraîneur de la Juventus de Turin il y a quelques jours.

En tant que footballeur, il a tout gagné en club comme en sélection. En tant qu’entraîneur, il a déjà réussi des coups d’éclat, en conduisant l’AS Monaco en finale de la Ligue des Champions. La gestion d’un groupe de stars, l’expérience de la C1 en tant que joueur et entraîneur, la pression, la gagne, il n’y aucun élément dans ce tableau dans lequel on pourrait lui trouver une faille.

Son profil colle à la perfection à l’emploi. Il pourrait apporter la valeur ajoutée que recherche l’OL dans sa quête du grand entraîneur de standing. Une légitimité sportive qui ne souffre d’aucun doute, ce n’est pas pour rien qu’on pense à lui du côté de Chelsea.

Nous devrions savoir dans les prochains jours quel sera l’heureux élu, puisque Lyon a décidé de ne pas laisser traîner le dossier. Il faudrait néanmoins avoir en tête qu’il pourrait ne pas figurer dans la liste que nous venons d’analyser, l’OL s’étant contenté ces dernières années de choix par défaut, idée totalement rejetée par JMA... A suivre